3. Persillette fin

Persillette observe la sorcière avec crainte.
Elle la voit passer par toutes les couleurs de l’arc en ciel sous l’effet d’une colère terrifiante.
« Tu ne peux plus rester ici, gronde-t-elle. Tu étais si bien dans cette tour, je t’y avais installée confortablement. Maintenant tu ne peux plus rester ici. Puisqu’il en est ainsi, je vais t’emporter dans le désert le plus désert qui puisse exister. »
Et elle saisit Persillette, la serre sous son bras et elle s’envole, vole, vole longtemps, longtemps et dépose Persillette au milieu de nulle part.
Il n’y a rien dans ce désert, que des cailloux, des rochers et une grotte noire et profonde.
Persillette est seule, abandonnée. Elle a faim, elle cherche de la nourriture, trouve quelques racines, un peu d’eau. Elle se nourrit, se désaltère. Et puis elle s’ennuie alors elle chante :

J ’ai descendu dans mon jardin
J’ai descendu dans mon jardin
Pour y cueillir du romarin
Gentil coq’licot Mesdames
Gentil coq’licot nouveau.

Le temps passe lentement...
Et puis un jour Persillette met au monde deux enfants : un garçon, une fille, aussi beau que leur père, aussi belle que leur mère.
Persillette, pour nourrir ses enfants, cherche un peu plus de racines, plus d’eau. Et le temps passe...
Pour bercer ses enfants, elle leur raconte des histoires et elle chante :

J’ai descendu dans mon jardin
J’ai descendu dans mon jardin
Pour y cueillir du romarin
Gentil coq’licot Mesdames
Gentil coq’licot nouveau.

Les enfants grandissent, ils embellissent, ils jouent autour de Persillette et le temps passe encore...
Puis un jour, alors que les enfants sont en train de s’amuser près d’elle, Persillette voit arriver un homme, un homme avec des habits déchirés, avec des cheveux très longs, un homme qui avance en se guidant à l’aide d’un bâton.
Il avance lentement, il trébuche, il est maigre, sale, couvert de poussière.
Les enfants se réfugient derrière Persillette.
Mais qui est cet homme ? Mais, mais, que vient-il faire ?
Persillette attend et l’observe. Enfin l’homme parle : « je suis venu, guidé par le chant. »
« Le chant, quel chant ? » demande Persillette.
« Eh bien, ton chant, Persillette. »
« Mon chant ? »
« Oui, ton chant, Persillette. Car je suis le prince. »
« Le prince ? Mais, tu ne lui ressemble pas ! Le prince n’était pas du tout comme toi. »
« Oui, sans doute, mais quand je suis tombé, en bas de la tour, il y avait un buisson d’épines, elles m’ont déchiré les yeux et je suis devenu aveugle.
Et puis j’ai marché, marché. Je t’ai cherchée partout, longtemps, longtemps.
Et puis j’ai entendu ton chant ; Alors j’ai marché, marché à nouveau et je t’ai trouvée. Et je suis là, je suis le prince. »
« Le prince. Le prince, si cela pouvait être vrai ! Je voudrais tellement en être sûre. »
Alors le prince lui raconte les histoires qu’ils se racontaient dans la tour.
Et peu à peu Persillette voit qu’il est bien le prince.
Et le prince, à son tour pose des questions :
« Mais d’où viennent ces enfants que j’entends à tes côtés ? Je ne les vois pas mais je devine qu’ils sont jeunes. »
« Eh bien ce sont les nôtres, dit Persillette. »
Alors, tout à coup, le prince se sent heureux.
Persillette serre le prince contre elle et des larmes de bonheur coulent, coulent de ses yeux et roulent, roulent sur les yeux du prince.
Ce sont des larmes magiques et elles rendent la vue au prince. Ah ! Ce sont des instants merveilleux, des instants pleins de joie.
Le prince voit enfin ses enfants et ils sont magnifiques.
Les enfants découvrent leur père et ils l’aiment déjà.
Ah ! Ce sont des instants si merveilleux, si pleins de gaieté.
Et le prince leur dit :
« Il est grand temps que nous nous rendions tous dans le royaume de mon père. Ce sera une grande joie pour lui de me voir revenir, et aussi de voir ma femme et mes deux enfants. »
Et c’est ce qu’ils font.
Et, quand ils arrivent dans le royaume du prince, le roi, la reine et tous leurs sujet les acclament.
On donne une grande fête pendant laquelle Persillette et le prince se marient.
Et puis le roi devient vieux et décide de laisser le royaume à son fils.
Et Persillette et son roi règnent de manière fort juste. 

FIN